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Laurence Fligny - Expert Haute Époque & curiosités Vente : jeudi 11 décembre 2014 à 15 heures Expert Laurence FLIGNY Expert près la cour d’appel de Paris Assistée de Benoît Bertrand Tél. : +33 1 45 48 53 65 Port. : +33 6 78 48 44 53 [email protected] www.fligny-haute-epoque.com PIASA 118 rue Faubourg Saint-Honoré 75 008 Paris Exposition publique Mardi 9 décembre 2014 de 10 à 19 heures Mercredi 10 décembre 2014 de 10 à 19 heures Jeudi 11 décembre 2014 de 10 à 13 heures Responsable de la vente Giulia PONTI +33 1 53 34 12 38 [email protected] Téléphone pendant l’exposition et la vente +33 1 53 34 10 10 Enchérissez en direct sur www.piasa.fr La tête d'un gisant de Saint-Denis retrouvée Jeanne de Bourbon, reine de France, épouse de Charles V ? Par Laurence Fligny, Expert Importante tête de gisant de femme en marbre sculpté — isage avec large et haut front bombé, yeux en amande aux paupières inférieures gonflées, V lèvres minces aux commissures légèrement marquées, menton rond et alourdi ; coiffure élaborée avec double tresses de chaque côté des tempes retournées en angle droit vers l'arrière et laissant visible l'extrémité du lobe de l'oreille ; ces tresses sont séparées des joues par un ornement à décor de chevrons allant en s'évasant vers le bas et s'arrêtant au niveau des oreilles ; mince couronne à la bordure dessinant des merlons, percée de deux trous au-dessus des tempes et d'un trou au centre à l'arrière du merlon médian. Nombreux graffitis, certains très anciens dont plusieurs croix gravées sur le front. —Arrière de la tête montrant des traces de sciage de chaque côté avec arrachage de la partie centrale. —Ile-de-France, Paris, Jean de Liège ou son atelier, vers 1370/80 Hauteur : 23 cm Largeur : 21 cm Profondeur : 19 cm —(Petits accidents au nez et aux lèvres, manques aux bas des tresses, quelques griffures) Provenance : collection d'un industriel, Belgique (acquise depuis plus de cinquante ans et demeurée dans la famille) Estimation sur demande H A U T E É P O Q U E —Cette tête féminine, coiffée à la mode du temps de Charles V, s'apparente à plusieurs têtes de gisants : celles de Jeanne de France († 1371, fig. a) et de Marie d'Espagne († 1379, fig. b) – toutes deux visibles à Saint-Denis – ainsi que celle du buste de Marie de France († 1341, fig.c) conservée au Metropolitan Museum de New York (Inv. 41.100.132). Il ne s'agit pas de portraits à proprement parler mais plutôt de visages idéalisés avec certains caractères morphologiques correspondant aux canons de beauté de l'époque, comme les yeux en amande, la bouche aux lèvres fines et le menton rond plus ou moins proéminent. Le gisant de Marie de France, dont les traits se rapprochent le plus de ceux de la tête présentée ici, a été ainsi sculpté par Jean de Liège vers 1380-1381 soit une quarantaine d'années après le décès de la princesse alors âgée de 14 ans. C'est cette admirable tête donnée avec certitude à l'artiste qui sert aujourd'hui de critère pour l'attribution d'un certain nombre de figures conservées à Saint-Denis (Marie d'Espagne, Marguerite de Flandre, Blanche d'Evreux-Navarre et Jeanne de France). La tête féminine proposée aujourd'hui à la vente est donc une découverte exceptionnelle que l'on peut verser sans aucun doute au corpus des œuvres de Jean de Liège ou de son atelier. —Carrière de Jean de Liège, notamment en tant que "tombier" —Né dans la capitale wallonne, Jean de Hennequin, dit de Liège, est mentionné pour la première fois à Paris en 1361, occupé déjà à sculpter une tombe, celle de Jeanne de Bretagne, aujourd'hui complètement disparue. Il est chargé ensuite, vers 1364, sous les ordres de Guy de Dammartin, des statues du roi Charles V et de la reine Jeanne de Bourbon destinées au célèbre escalier du Louvre dit de la Grande Vis. Ces effigies, comme tout le décor, furent détruites dès 1624. On le retrouve quelques années plus tard, sous le nom de "Hankinon de Liège de Francia" dans les comptes d'Edouard III d'Angleterre recevant le paiement pour le tombeau de la reine Philippa de Hainaut. Celui-ci, achevé en 1367, toujours en place à l'abbaye de Westminster, constitue le plus ancien portrait funéraire ad vivum après celui de Charles V par Beauneveu (fig. d). L'année suivante, le roi ordonne au receveur général de Normandie de payer le sculpteur, de retour en France, pour son gisant du cœur destiné à la cathédrale de Rouen. Malheureusement endommagé durant les guerres de religion en 1562, ce gisant, connu par un dessin de Gaignières a été détruit sur ordre du chapitre désirant surélever le chœur en 1736. Toujours proche du cercle royal, Jean de Liège avait été chargé par la troisième et dernière épouse de l'ancien roi Charles IV le Bel, Jeanne d'Evreux, de réaliser leur tombeau des entrailles qu'il exécuta vers 1371-1372 pour l'abbaye cistercienne de Maubuisson (Val d'Oise) ; ce tombeau est à présent au musée du Louvre. fig. a fig. b fig. c fig. d H A U T E É P O Q U E —Le grand sculpteur mourut en 1381 et son compte d'exécution testamentaire arrêté deux ans plus tard a révélé d'autres précieuses informations. Ce compte le donne notamment comme l'auteur du double tombeau de Blanche et de Marie de France, filles de Charles IV et de Jeanne d'Evreux, destiné à la chapelle Notre-Dame-la-Blanche à Saint-Denis. C'est le premier ouvrier de l'atelier, Jean Loisel, qui sera payé pour l'achèvement du tombeau et sa mise en place à la basilique. Enfin, dernière œuvre de son activité de tombier à être signalée, celle des "visages et mains d'alebastre" de Philippe d'Aulnoy, maître d'hôtel de Charles V, et de sa femme destinée à l'église de Moussy-le-Neuf (Seine et Marne). Il ne reste rien de ce tombeau, la chapelle fondée en 1379 ayant été détruite dès le XVe siècle. Tels sont les éléments que nous fournissent les archives retraçant l'activité de ce sculpteur d'origine flamande qui consacra une grande partie de sa carrière à la maison royale de France et à l'art funéraire. —A partir de ces éléments biographiques et par comparaisons stylistiques, les historiens d'art et conservateurs de musées ont attribué d'autres commandes à Jean de Liège ou à son atelier. C'est ainsi que Pierre Pradel le donne comme exécuteur des tombeaux des deux filles de Philippa de Hainaut : Mary, femme du duc de Bretagne, et la comtesse de Pembroke, toutes deux mortes de la peste en 1361 et inhumées à l'abbaye d'Abyndon ; il ne subsiste cependant rien de ces monuments. Durant sa longue carrière parisienne, on lui attribue en tant que tombier le gisant de Jeanne de Bourbon, épouse de Charles V, à Saint-Denis, ainsi que le soubassement du tombeau des souverains dont il reste seulement quelques éléments de l'encadrement visibles au musée du Louvre, la tête du gisant de Bonne de France, fille de Charles V, morte à un ou deux ans, qui est conservée au musée Mayer van den Bergh d'Anvers (Inv. 329) et enfin, à Saint-Denis, de l'entourage princier, les tombeaux de Marie d'Espagne (cité plus haut) et de Marguerite de Flandre (†1382). Comme le sculpteur fut patronné par Jeanne d'Evreux († 1371), Pradel pense qu'il fut également l'auteur du gisant de son corps toujours à Saint-Denis. H A U T E É P O Q U E — omment replacer cette importante tête de gisant en marbre C dans l'œuvre de Jean de Liège ? —Plusieurs raisons incitent à la situer proche du cercle royal. Jean de Liège, en effet, a exercé son activité en tant que tombier essentiellement auprès de Jeanne d'Evreux, femme de Charles IV le Bel, de Charles V ou de certains proches comme Philippe d'Aulnoy qui était son maître d'hôtel (fig.e). —Les dimensions de cette tête (hauteur 23 cm) la placent comme la plus grande des têtes féminines connues qui mesurent quant à elles entre 17,5 cm pour Jeanne de France et 21,5 cm pour Blanche de Navarre, ce qui l'attribue à une personne de haut rang d'autant que celle du roi Charles V à Saint-Denis est de taille comparable. —Sa mince couronne qui ne comportait pas de fleurons de marbre comme sur d'autres gisants est percée de trois trous de fixation indiquant l'existence d'une couronne orfévrée. Il est à remarquer d'ailleurs que les vestiges d'une couronne accompagnés d'un anneau d'or et d'autres objets ont été trouvés lors de l'exhumation du corps de Jeanne de Bourbon en octobre 1793. Tous ces éléments convergent vers une appartenance à un membre de la famille royale. Jeanne de CHAMPAGNE ° ../../1274 + ../../1305 Reine de Navarre Marguerite d'ANJOU ° ../../1273 + ../../1299 Philippe VI de VALOIS ° ../../1293 + 22/08/1350 Philippe V Le Long ° ../../1292 + 03/01/1322 Charles IV Le Bel Isabelle + ../../1328 + ../../1357 Jeanne de BOURGOGNE Jeanne d'EVREUX + ../../1330 + ../../1371 Louvre et St Denis - Jean de Liège et Att Edouard II ° ../../1307 + ../../1327 Roi d'Angleterre Jeanne de BOURGOGNE ° ../../1293 + 12/12/1349 Blanche de NAVARRE ° ../../1332 + 05/10/1398 St Denis - Att. Jean de Liège Edouard III Jean II Le Bon ° 26/04/1319 + 08/04/1364 Jeanne de FRANCE ° ../05/1351 + 16/09/1371 St Denis - Att. Jean de Liège Marguerite de FLANDRE ° ../../1309 + 09/05/1382 St Denis - Att. Jean de Liège Roi d'Angleterre Philippa de HAINAUT ° 1310/1315 + 14/08/1369 Wesminster - Jean de Liège Marguerite Comtesse De Pembrocke ° ../../1346 + ../../1361 Détruit-Att à Jean de Liège Quant à son identification + ../../1271 Mary ° ../../1342 + ../../1362 Détruit-Att à Jean de Liège I—l s'agit de marbre blanc légèrement veiné de gris, vraisemblablement du marbre de Carrare, comme on peut l'observer aux endroits qui ont été épaufrés à une période récente ou lors du percement du cou pour la réalisation du socle. La patine jaune a été acquise au cours des siècles d'une manière qu'il est difficile de déterminer faute de connaître ses conditions de conservation depuis son arrachement du tombeau. A Saint-Denis, une autre effigie montre une telle patine telle celle de Marguerite d'Artois (†1311) (fig.j). + 05/10/1285 Charles de VALOIS ° 12/03/1270 + 16/12/1325 Blanche de FRANCE ° 01/04/1328 + 08/02/1393 St Denis - Jean de Liège Quant à sa matière Isabelle D'ARAGEON ° ../../1247 Philippe IV Le Bel ° ../05/1268 + 29/11/1314 Marie de FRANCE ° ../../1327 + ../../1341 New York - Jean de Liège —Le type de coiffure dont la représentation est détaillée renvoie à la mode du temps de Charles V, plus précisément des années 1370-1380. Les cheveux sont nattés en deux grosses tresses, templettes, roulées autour de montures métalliques sur les oreilles ; entre la chevelure et la joue, les élégantes glissaient des éléments de lingerie empesée qui étaient alourdis par des petites plaques de plomb. Ces petites plaques sont visibles sur la tête de Marie de France conservée au Metropolitan Museum. Ici, il ne subsiste seulement que l'encoche du côté de la joue droite dans laquelle était fixée le plomb, l'autre côté étant accidenté à cet endroit là. Il est à remarquer que la pièce de tissu est ornée de chevrons tandis que sur les gisants de Marie de France, de Marie d'Espagne et de Jeanne de France, elle est plus simplement striée de lignes parallèles. Cette datation correspond aux dates des décès de deux précédentes princesses (1371 et 1379), années qui furent suivies de la réalisation de leurs tombeaux ; quant à Marie de France, morte en 1341, on sait que Jean de Liège ne réalisa son gisant que bien plus tard, vers 1380-1381. On peut donc situer cette tête féminine entre 1370 et 1380. 1 Philippe III Le Hardi ° 01/05/1245 Charles II d'ALENCON ° ../../1297 + ../../1346 Marie d'ESPAGNE ° ../../1319 + 19/11/1379 St Denis - Att. Jean de Liège Bonne de LUXEMBOURG ° 20/05/1315 + 11/09/1349 Charles V ° 21/01/1338 + 16/09/1380 Jeanne de BOURBON ° 03/02/1338 + 06/02/1378 ? - Att à Jean de Liège Bonne de FRANCE ° ../../1360 + ../../1360 Anvers- Att à Jean de Liège fig. e Arbre généalogique simplifié avec indications en jaune des gisants féminins de ou attribués à Jean de Liège, accompagnés de leur localisation. Photo : D.R. (1) Quant à sa datation exacte H A U T E É P O Q U E La seule ATTRIBUTION VRAISEMBLABLE —Le seul personnage de la famille royale dont on a perdu le gisant détruit en 1793 et qui répond à tous ces différents critères est l'épouse de Charles V, Jeanne de Bourbon (†1378). Hypothèse confortée au plan historique car, si l'on écarte les effigies des veuves – avec voile et guimpe – ce que Jeanne n'était pas, si l'on écarte également les commandes précédant 1370 mais aussi les destructions très précoces de certains tombeaux, ne demeure en effet que le gisant de l'épouse de Charles V. —Le tombeau commun des deux époux royaux fut, comme on le sait, démantelé lors des destructions révolutionnaires d'août 1793. Alexandre Lenoir a alors pu sauver le gisant du roi, œuvre du flamand André Beauneveu, sculpté de son vivant et considéré comme le premier portrait d'un souverain. Il ne put empêcher la destruction du gisant de la reine et du décor du tombeau. Cependant la disposition de l'ensemble nous est connue par une aquarelle de Gaignières, vers 1700, conservée à la bibliothèque de Bodley à Oxford (185A (2), fig. f). Ce relevé a permis d'identifier quelques vestiges éparpillés dans des collections privées et qui sont à présent réunis au musée du Louvre. Ils donnent une idée de l'ampleur et de la richesse du monument qui était considéré comme l'un des plus remarquables de Saint-Denis. —On y voit la reine Jeanne, aux côtés de son époux, la tête reposant sur un coussin suivant l'usage de l'époque. Sa chevelure nattée en tresses sur les tempes est ceinte d'une couronne orfévrée comme le montre le rehaut de couleur jaune. On n'observe cependant pas - à la différence du gisant de Marie de France également relevé par le généalogiste et assez maladroitement interprété – l'ornement glissé entre les tresses et la joue qui figure sur cette importante tête féminine. Cependant pour fidèles qu'ils soient, les précieux dessins du généalogiste dessinateur s'écartent parfois de la réalité comme le montre d'ailleurs la comparaison des mèches de cheveux de Charles V, aux ondulations un peu raides sur le gisant de Beauneveu et fortement accusées sur l'aquarelle. —On peut ainsi faire une synthèse des nombreux arguments étayant cette attribution et conduisant à reconnaître dans cette exceptionnelle tête de gisant, celle du gisant de corps de la reine de France, Jeanne de Bourbon, de la chapelle Saint Jean-Baptiste de Saint-Denis, appelée ensuite chapelle Caroline, puis chapelle des Charles (fig. g) : fig. f fig. g Plan de la chapelle caroline, tiré de l'ouvrage de Dom Félibien, 1706 A : Charles V et Jeanne de Bourbon (dont il ne reste aujourd'hui que le gisant du roi) B : Charles VI et Isabeau de Bavière (dont il ne reste que les gisants) C : Charles VII et Marie d'Anjou (dont il ne reste que les bustes) D : Du Guesclin H A U T E É P O Q U E -— l'époque de sa réalisation : les travaux sur le tombeau sont en effet en cours en 1376, attesté par un don fait aux "varlez qui font le sarqueu du roy". —- la nature du marbre conforme à celui qui était employé pour les tombeaux de la basilique —- les dimensions, identiques à celles de la tête du gisant de Charles V par Beauneveu - la ressemblance générale avec le dessin de Gaignières —- la main de Jean de Liège ou de son atelier par les similitudes des traits avec ceux de Marie de France ainsi que l'exacte facture des mèches de la chevelure avec celle de Marie d'Espagne dont la date d'exécution est très proche. En effet les mèches sont soulignées de deux lignes parallèles serrées alternant avec des bandes plus larges (fig.h) à la différence des chevelures des autres têtes de gisants féminins qui sont plus simplement gravées de sillons parallèles à égale distance. —- la forme de sa couronne qui n'est pas un simple bandeau comme celles des princesses Jeanne de France, Marie d'Espagne ou Marie de France mais une mince couronne crénelée destinée à être doublée par un cercle d'orfèvrerie dont les merlons serviraient d'appui à des excroissances (fleurs de lys ?) telle une couronne royale correspondant à son rang de reine et conforme au dessin de Gaignières fig. h H A U T E É P O Q U E fig. i fig. i' fig. j - les nombreux et anciens graffitis que l'on observe également sur beaucoup de gisants à Saint-Denis, notamment des croix comme le montrent entre autres le gisant de Charles d'Alençon, époux de Marie d'Espagne, (sur le front et le menton, fig.i, fig.i' et fig.i'', fig.i''' cf. pages précédentes) et celui de Marguerite d'Artois, tante de Charles V (fig.j) -— les traces d'arrachement à l'arrière qui indiquent que la tête reposait sur un coussin et qu'elle fut volontairement détachée pour être ensuite vraisemblablement négociée par les révolutionnaires. Seule une effigie royale pouvait faire l'objet d'une telle opération. H A U T E É P O Q U E Enfin, si l'on peut s'étonner au premier regard de la physionomie encore jeune que le sculpteur a prêtée à la reine morte en couches à 40 ans, il ne faut pas ignorer que ces visages destinés à l'éternité avec leur sourire à peine esquissé étaient fortement idéalisés. La reine Jeanne n'avait pas la réputation d'une grande beauté ; certaines représentations plus proches de la réalité nous la montrent en effet affublée d'un nez assez long comme sur le parement de Narbonne (où elle est figurée de profil), son gisant d'entrailles placé sur le tombeau de Saint-Denis et la grande statue en pied ayant appartenue au palais du Louvre visible au musée parisien mais dont le nez a été restauré (RF 1378). La comparaison ne peut pas être décisive toutefois avec la présente tête de gisant dont le nez a été sérieusement épaufré. On ne peut écarter également, compte-tenu des liens étroits qui existaient entre la reine et le sculpteur attitré de Charles V, que Jean de Liège ait voulu magnifier la figure royale et la figer dans une éternelle jeunesse tout en respectant la morphologie d'une femme mûre avec ses formes pleines, son cou épais et son double menton. Le sculpteur n'a ainsi conservé que le haut front bombé et le menton lourd comme le montre le visage de la reine Jeanne des statues du Louvre qualifié sévèrement de "sans grâce et placidité un peu bornée mais attachante" dans le catalogue sur Le siècle de Charles V (fig.k). La reine, à la différence des nombreuses épouses reposant à Saint-Denis, n'est pas représentée en veuve, la tête encadrée par le voile et la guimpe. Charles V a pu ainsi surveiller la réalisation du gisant de son épouse d'autant plus que l'on sait que le couple était très uni. Son propre gisant commandé de son vivant au grand sculpteur André Beauneveu vers 1364-1366 donne l'image d'un homme alors âgé de 27 ans. On peut comprendre dans ces conditions une volonté de sa part à montrer son épouse dans la sereine beauté de sa jeunesse. —Le fait d'être en présence de la tête du gisant de Jeanne de Bourbon peut paraître extraordinaire. De son tombeau détruit, on a cependant retrouvé, disséminés dans plusieurs collections privées, différents morceaux du décor. Le dernier, il n'y a pas très longtemps, a réapparu dans une vente en province et a pu intégrer la tentative de reconstitution du tombeau aujourd'hui visible au musée du Louvre (fig.l). —Le grand entracte dans l'histoire de cette tête depuis son arrachement du tombeau durant ces trois sinistres jours et ces trois sinistres nuits des 6, 7 et 8 août 1793 et sa réapparition chez un antiquaire de Belgique il y a plus d'une cinquantaine d'années restera vraisemblablement à jamais un mystère. Détachée pour être conservée et sans doute faire l'objet ensuite d'une négociation, vendue à un quelconque trafiquant de biens royaux, rachetée par un admirateur de l'Ancien Régime, elle traversera ensuite la frontière pour tomber entre les mains du commerce pour finir dans celles d'un ingénieur belge amoureux de la beauté. Cet amateur éclairé mène en effet une seconde vie d'artiste peintre et expose dans des galeries ses tableaux figuratifs d'une douce sérénité où l'on sent la grande admiration de l'auteur pour "les grands fresquistes du quattrocento". Il a lui-même fait fabriquer le socle sur lequel cette tête est présentée. Sur la cheminée du salon, la tête de la reine, surnommée "Gros Madame" par les enfants et petits-enfants, a ainsi assisté durant plus de cinquante ans aux évènements du cercle familial. Soupçonnant une certaine valeur à ce visage dont l'immuable sourire esquissé les séduisait, les petits-enfants du collectionneur, ingénieur et peintre, ont décidé de s'en séparer en espérant qu'elle trouvera sa place dans une institution muséale ou un monument national digne de son illustre passé. On ne peut que souhaiter à présent en conclusion que de nouvelles recherches permettent de découvrir des éléments confortant ce faisceau de présomptions et établissant avec une absolue certitude que cette œuvre magnifique appartient bien au gisant de Jeanne de Bourbon. fig. k fig. l Ouvrages consultés - G. Heilly, Les Tombes royales de Saint-Denis. Histoire et nomenclature des tombeaux. Extraction des cercueils royaux en 1793 … Les Prussiens dans la basilique en 1871, Paris, 1872 - P. Pradel, "Les tombeaux de Charles V" dans Bulletin monumental, 1951, pp 273-296 - P. Pradel, "Notes sur la Vie et les œuvres du sculpteur Jean de Liège" dans Art mosan, Journées d'études, Recueil de travaux publié par P. Francastel, Paris, 1952, pp 217-219 - F. Salet, "Critique de l'article de Gerhard Schmidt paru dans le Metropolitan Museum Journal de 1971" dans Bulletin monumental, 1972, t CXXX, pp 246-247 - Exposition Paris, Les Fastes du Gothique – le siècle de Charles V, Galeries nationales du Grand Palais, 9 octobre 1981 – 1er février 1982, cat. - M. Beaulieu et V. Beyer, Dictionnaire des sculpteurs français du Moyen Age, Paris, 1992, pp 70-74 - Exposition Paris, Paris.1400 – Les arts sous Charles VI, musée du Louvre, 22 mars – 12 juillet 2004, cat., pp 47-48 et 57 - F. Baron, S. Jugie et B. Lafay, Les Tombeaux des ducs de Bourgogne, Paris-Dijon, 2009, pp 102-105 - Vente Louviers, Me Prunier, 31 mai 2009, lot 76, "Fragment en marbre de Carrare orné d'une figure d'évêque…", attribuée [sic] à Jean de Liège ou à son atelier, vers 1376, adjugé 383 000 € frais compris, cat. H A U T E É P O Q U E A Rediscovered Effigy Bust from St-Denis Jeanne de Bourbon, Queen of France & Wife of Charles V ? by Laurence Fligny - Expert Important carved marble Female Effigy Bust with broad, high-domed forehead; almond-shaped eyes with swollen lower lids; thin lips with slightly defined corners; heavy, rounded chin; elaborate hairstyle with double braids descending from the temples, turning up sharply at the bottom to reveal the base of the earlobes; braids separated from cheeks by chevron-patterned fabric, broadening from the top and descending level with the ears; narrow crown with merlons, with holes above the temples and to the central merlon; extensive (sometimes ancient) graffiti, including several engraved crosses to the forehead back of head with traces of sawing to the sides, and signs that the central section was forcibly removed from its original support Jean de Liège or workshop (Paris/Ile-de-France, c.1370-80) Height 23cm (9in) Width 21cm (8¼in) Depth 19cm (7½in) some damage to nose and lips; lacking bottom of braids; scratch marks Provenance: Collection of a Belgian Industrialist (acquired over 50 years ago, thence by descent) Estimate on request H A U T E É P O Q U E This female head, with a hairstyle in fashion during the reign of Charles V, can be compared to the effigy busts of Jeanne de France († 1371, fig. a) and Maria of Spain († 1379, fig. b) in the royal necropolis in the Basilica of St-Denis, just north of Paris; and to the bust of Marie de France († 1341, fig. c) now in the New York Metropolitan Museum (inv. 41.100.132). These works are not so much portraits as idealized faces, whose morphological characteristics correspond to contemporary canons of beauty – almond-shaped eyes; thin-lipped mouths; and rounded, fairly prominent chins. The effigy of Marie de France, whose traits most closely resemble those of the head presented here, was sculpted by Jean de Liège around 1380/1, some forty years after her death at the age of 14. It is this splendid head – which can be ascribed with certainty to Jean de Liège – that serves as the basis of attribution for a number of figures still in St-Denis (Maria of Spain, Margaret of Flanders, Blanche d’Evreux and Jeanne de France). Our large female head is thus a major discovery: one that may be confidently assigned to Jean de Liège or his workshop. Jean de Liège’s Career – notably as ‘Tomb Sculptor’ Jean de Liège, born Jean de Hennequin but better known after his Walloon city of origin, is first mentioned in Paris in 1361, as working on the tomb of Jeanne de Bretagne (since destroyed). Around 1364 he was commissioned by Guy de Dammartin to make statues of King Charles V and his Queen, Jeanne de Bourbon, for the famous Grande Vis spiral staircase in the Louvre. These figures were destroyed in 1624, along with the rest of the staircase. Jean de Liège is next mentioned a few years later, as Hankinon de Liège de Francia, in the accounts of English king Edward III – as receiving payment for the tomb of Queen Philippa of Hainaut, completed in 1367. The tomb remains in situ in Westminster Abbey and is thought to be the second-oldest funerary portrait ad vivum, after Beauneveu’s Charles V (fig. d). Jean de Liège was back in France by 1368, when Charles V commanded the Receveur-Général of Normandy to pay him for work on the tomb for the King’s heart in Rouen Cathedral. This, sadly, was damaged during the Wars of Religion in 1562, then destroyed in 1736 when the Choir was raised by order of the Cathedral Chapter (it is, however, known from a drawing by the 17th century genealogist François-Roger de Gaignières). Jean de Liège remained active in French court circles and, around 1371/2, was commissioned by Jeanne d’Evreux (1310-71), third and final wife of Charles IV (Charles le Bel, reigned 1322-28) to produce the couple’s tomb – now in the Louvre – for the Cistercian abbey of Maubuisson, 20 miles north-west of Paris. H A U T E É P O Q U E Jean de Liège died in 1381. His will, settled two years later, contains much valuable information. We learn, notably, that he was responsible for the twin tomb of Blanche & Marie de France (daughters of Charles IV and Jeanne d’Evreux) for the Chapel of Notre-Dame-la-Blanche at St-Denis (Jean Loisel, the head of Jean de Liège’s workshop, was paid for completing and installing the tomb); and that Jean de Liège’s final work as tomb sculptor involved the visayges et mains d’alebastre (alabaster faces and hands) of Charles V’s steward Philippe d’Aulnoy and his wife for the church of Moussy-le-Neuf, 20 miles north-east of Paris. Nothing of this tomb remains; the chapel, founded in 1379, was destroyed in the 15th century. Such is the archival evidence retracing the activity of this great sculptor from Flanders, who devoted much of his career to royalty and funerary art in France. However, based on both biographical details and stylistic comparisons, art historians and museum curators have attributed various other commissions to Jean de Liège or his workshop. Pierre Pradel suggests he sculpted the tombs of Philippa of Hainaut’s daughters – Margaret, Countess of Pembroke and Mary, Duchess of Brittany – who both died from plague in 1361 and were buried in Abingdon Abbey near Oxford (nothing of these monuments remains). Other works attributed to Jean de Liège during his lengthy Paris career include the effigy of Charles V’s wife Jeanne de Bourbon at St-Denis, along with the base of the sovereigns’ joint tomb (of which a handful of elements survive in the Louvre); the effigy bust of Charles V’s infant daughter Bonne de France, now in Antwerp’s Mayer van den Bergh Museum (inv. 329); and the tombs of Mary of Spain (see above) and Margaret of Flanders († 1382) at St-Denis. Given that Jeanne d’Evreux was a patron of Jean de Liège, Pradel believes he also sculpted her effigy in St-Denis. * Material The head is made of white (probably Carrara) marble with slight grey veining, as can be seen in the places which have been scratched or damaged when the neck was pierced before the bust was mounted on a plinth. How the yellow patina was acquired down the centuries is hard to ascertain without knowing how the head was conserved after its removal. * Identity There are several indications that the subject was someone from royal circles. Jean de Liège worked as a tomb sculptor mainly for Charles IV’s widow, Jeanne d’Evreux; for Charles V; and for courtiers like Philippe d’Aulnoy, Charles V’s steward (fig. e). The 9-inch head is larger than other female heads from the period. That of Jeanne de France measures 6½ in, and that of Blanche de Navarre 8½ in. Our head must therefore have belonged to a person of very high rank: the head of King Charles V is of similar size. The narrow crown, bearing none of the marble fleurons often found on other effigies, has three holes, suggesting the original presence of a gold crown. Remnants of a crown – along with a gold ring and other objects – were found when Jeanne de Bourbon’s body was exhumed in October 1793. All these overlapping elements suggest the head belonged to a member of the royal family. Sole Viable Hypothesis Why can this important marble effigy bust be assigned to Jean de Liège? * Date The intricate hairstyle was in fashion during the reign of Charles V, especially in the 1370s. The hair is plaited in two thick braids or templettes, rolled around metal supports placed over the ears; pieces of fabric were inserted alongside, between the hair and the cheeks, and weighed down by tiny lead insets (as can be seen on the bust of Marie de France in the Metropolitan Museum). Only one of the notches for fitting the lead inset (to the right cheek) remains visible on our bust (the other side is damaged). Interestingly, the fabric here is adorned with chevrons, whereas – on the effigies of Marie de France, Jeanne de France and Maria of Spain – it has a simpler pattern of parallel lines. A dating to the 1370s corresponds to the deaths of Jeanne de France (1371) and Maria of Spain (1379), followed by the carving of their tombs. Although Marie de France died in 1341, we know that Jean de Liège did not sculpt her effigy until around 1380/1. We can therefore date our head to between 1370 and 1380. The only member of the royal family whose effigy has been lost (destroyed in 1793), and who matches all the relevant criteria, is Charles V’s wife Jeanne de Bourbon († 1378). This hypothesis is historically reinforced because, if we ignore commissions made before 1370, widows’ effigies (with veil and wimple) – Jeanne was no widow – and the rapid destruction of certain tombs, we are effectively left only with the effigy of Charles V’s wife. The royal couple’s joint tomb was dismantled in August 1793 during the French Revolution. Alexandre Lenoir managed to save the King’s effigy, by Flemish sculptor André Beauneveu (considered the first-ever portrait of a sovereign sculpted while he was alive). Although Lenoir could not prevent the destruction of the Queen’s effigy or the rest of the tomb, we know how it looked thanks to a watercolour (c.1700) by Gaignières (fig. f) now in the Bodleian Library (185A [2]), which also helps us identify some of the vestiges formerly scattered among private collections and now in the Louvre. These provide an idea of the monument’s scale and richness, and why it was considered one of the finest in St-Denis. The watercolour shows Queen Jeanne lying next to her husband with her head on a pillow, as was customary. Her hair is plaited in braids descending from the temples, and ringed by a gold crown that is highlighted in yellow. Contrary to the bust of Marie de France – also (somewhat crudely) rendered by Gaignières – there is no sign of any patterned fabric between the braids and the cheeks. But Gaignières’s valuable drawings, although largely accurate, do sometimes depart from reality – as we can tell by comparing Charles V’s slightly stiff hair on Beauneveu’s bust with his very wavy hair in Gaignières’s watercolour. H A U T E É P O Q U E We can summarize as follows all the evidence pointing to this exceptional head originating from the tomb effigy of Jeanne de Bourbon, Queen of France, originally installed in the Chapel of John the Baptist at St-Denis (fig. g), later known as the Caroline Chapel and Charles Chapel: - period when carved: work on the tomb was in progress in 1376, as attested by a gift made to the ‘varlez qui font le sarqueu du roy’ (‘men doing the king’s tomb’) - type of marble: similar to that used for other tombs at St-Denis - the dimensions: identical to those of Beauneveu’s head of Charles V - the overall similarity with Gaignières’ watercolour - the hand of Jean de Liège or his workshop, given the similarities between the features of our bust and those of Marie de France; and the fact that the hair is rendered in exactly the same way as on Maria of Spain’s bust, carved at almost the same time: i.e. by two narrow parallel lines alternating with wider bands (fig. h) – unlike the simpler way hair is depicted on the other female effigy busts, in parallel bands spaced at equal intervals - the form of crown: not a mere band, like those worn by the princesses Jeanne de France, Maria of Spain or Marie de France; but a narrow, crenellated crown, meant to be lined with gold, and with merlons supporting fleurs de lys – like a royal crown appropriate to queenly rank, matching the one in Gaignières’ watercolour - damage to the back of the head, suggesting it reposed on a pillow before it was hacked off, then doubtless sold off, during the French Revolution: only a royal effigy could have warranted such an operation H A U T E É P O Q U E - the old and plentiful graffiti – notably crosses – that also appear on many other effigies in St-Denis, notably to the chin and forehead of Maria of Spain’s husband, Count Charles d’Alençon (fig. i'/ fig. i’ / fig. i'' / fig. I'''), and on the effigy of his aunt Marguerite d’Artois (fig. j) fig. i" fig. i''' H A U T E É P O Q U E And finally, whatever any initial surprise prompted by the youthful features given to a Queen who died in childbirth at the age of 40, it should not be forgotten that such discreetly smiling faces were destined for eternity, and highly idealized. Queen Jeanne was not reputed for her beauty. Some more realistic portrayals show her with a longish nose – as on the Narbonne Altarcloth in the Louvre (where she appears in profile); her entrails effigy placed on the tomb in St-Denis; and her full-length statue made for the Palace of the Louvre, now in the Louvre Museum (RF 1378) – although the nose here has been restored. Such comparisons with our important effigy bust cannot, however, be totally conclusive, as its nose has been badly damaged. Nor, given the close ties between the Queen and Charles V’s official sculptor, can it be ruled out that Jean de Liège wished to glorify a figure of royalty by immortalizing her in eternal youth, while at the same time respecting the morphology of a mature woman with rounded forms, thick neck and double chin. The sculptor therefore retained only the high, domed forehead and heavy chin apparent in the Louvre statue of Queen Jeanne – described (somewhat harshly) in the catalogue to the exhibition Le Siècle de Charles V as ‘neither placid nor graceful, and somewhat obtuse, but not unappealing’ (fig. k). Unlike many of the wives buried in St-Denis, the Queen is not portrayed as a widow, with her head framed by a veil and wimple: Charles V oversaw the carving of his wife’s effigy himself, and we know the couple were close. His own effigy, commissioned during his lifetime from the great sculptor André Beauneveu (c.1364-66), shows him at the age of 27. A desire for his wife to be shown in the serene beauty of her youth is therefore understandable. * To find ourselves in the presence of the effigy bust of Jeanne de Bourbon may seem extraordinary. Various elements from her vandalized tomb have, however, come to light, scattered among private collections. One appeared at auction in Normandy a few years ago, and has since been included in the reconstitution of the tomb in the Louvre (fig. l). The lengthy hiatus in the history of our bust – from its removal during the infamous days and nights of 6-8 August 1793, to its reappearance in the hands of a Belgian antiques dealer over fifty years ago – will doubtless remain a mystery. It was detached, preserved, then haggled over; sold to a trafficker in royal goods; bought by an admirer of the Ancien Régime; taken across the frontier before falling into the hands of the antiques trade; and finally acquired by a Belgian engineer enamoured of beautiful objects. This enlightened connoisseur was himself an artist (his charming figurative paintings, reflecting his admiration for the ‘great fresco artists of the Quattrocento,’ have featured in exhibitions). It was he who made the plinth, in order to display the bust on his lounge mantelpiece, whence Gros Madame (Fat Lady) – as she was known to successive generations – surveyed half-a-century of family events. The collector’s grandchildren – an engineer and an artist – suspected that the bust, with its immutable hint of a smile, might be of some value. They have decided to part with it in the hope that it will find its rightful place in a museum or national monument, worthy of its illustrious history. One can only hope that now, in the wake of our investigations, further discoveries will reinforce the existing body of evidence, and enable this important head to be established conclusively as that of Jeanne de Bourbon. Literature – G. Heilly: Les Tombes royales de Saint-Denis. Histoire et nomenclature des tombeaux. Extraction des cercueils royaux en 1793… Les Prussiens dans la basilique en 1871, Paris, 1872. – P. Pradel: " Les tombeaux de Charles V" in Bulletin Monumental, 1951, pp 273-296. – P. Pradel: " Notes sur la Vie et les œuvres du sculpteur Jean de Liège" in Art mosan, Journées d’études, Recueil de travaux published by P. Francastel, Paris, 1952, pp 217-219 – F. Salet: "Critique de l’article de Gerhard Schmidt paru dans le Metropolitan Museum Journal de 1971" in Bulletin Monumental , 1972, vol. CXXX, pp 246/7. – Exhibition catalogue: Les Fastes du Gothique – Le Siècle de Charles V (Grand Palais, 1981/2) – M. Beaulieu & V. Beyer: Dictionnaire des sculpteurs français du Moyen-Age, Paris, 1992, pp 70-74 – Exhibition catalogue: Paris 1400 – Les Arts sous Charles VI (Louvre 2004), pp 47/48 & 57 – F. Baron, S. Jugie & B. Lafay: Les Tombeaux des Ducs de Bourgogne, Paris /Dijon, 2009, pp 102-105 – Auction catalogue: Prunier (Louviers), 31 May 2009, lot 76 – Carrara marble fragment with the figure of a Bishop (c.1376), attributed to Jean de Liège or Workshop (sold for €383,000, including premium) H A U T E É P O Q U E